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Ce matin après le petit déjeuner à l'hôtel nous prenons la route pour
traverser "The Bridge of the Gods" (le pont des dieux). Ce pont est
curieux à bien des égards. C'est un pont privé à péage, même pour les
piétons, mais pas pour nous (encore un privilège des randonneurs du PCT).
Il est entièrement métallique et d'une architecture unique. Il n'y a pas de trottoir pour les piétons mais heureusement, il n'y a pas
beaucoup de circulation. Le tablier du pont est métallique et est fait
d'un grillage qui laisse voir l'eau du fleuve 40 mètres plus bas.
Certains piétons se disent incommodés à cause de çà.
De l'autre côté le chemin monte à travers la forêt et le poison oak refait
son apparition. Il y avait longtemps...
Par endroit la végétation est très dense et aussi très humide. Il faut
dire que les deux jours passés à Portland ont été assez pluvieux.
Aujourd'hui le ciel est nuageux mais il ne pleut pas. Décidemment, j'ai de
la chance, je ne me suis pratiquement pas fait mouiller par la pluie
depuis mon départ, il y a maintenant quatre mois.
Nous faisons donc aujourd'hui le chemin prévu, 20 miles et nous arrivons à
notre point d'eau, Rock creek qui est un petit torrent. La place pour
camper est très limitée mais çà ira pour nos deux tentes. Il y a même un
autre hiker qui arrive et s'installe tant bien que mal sous sa bâche.
Poids oblige, certains randonneurs ont remplacé la tente par une simple
toile légère et ils utilisent leurs bâtons de marche comme piquets. Ils
appellent celà "tarp" (la bâche). Je
ne le verrai pas, il arrive alors que je suis coucher et il dormira encore quand
nous partirons.
Les photos du jour:
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Bridge of the Gods. |
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Plus que 500 miles (800 km). |
Vallée de la Columbia river. |

Le parcours est visible ici: |
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Bien que tout soit humide autour de nous, le temps se maintient sans
pluie. Toutefois selon le versant sur lequel on marche, on est parfois
dans le brouillard qui condense dans les arbres et nous mouille. Il ne
fait pas très chaud.
Vers le milieu de la journée nous arrivons au croisement avec une route.
Il y a une affiche sur un arbre nous invitant à aller à Stabler's store à
deux kilomètres environ. Nous nous laissons tenter, on n'est plus à quatre
kilomètres près. A mi-chemin une voiture nous prend en stop, c'est toujours çà de
pris.
Je retrouve là mes amis Dan et Anna et après deux hamburgers et une glace
nous reprenons la route.
Le chemin monte ensuite sans fin à travers la forêt. J'en ai marre de la
forêt. C'est vraiment très monotone. Il y a par contre quelque chose de
nouveau qui me retarde pas mal, c'est la présence des myrtilles. Il y en a
de deux sortes, les unes appelées Blueberries qui ressemblent fort à
celles que l'on trouve en France et d'autres plus grosses, peut-être moins
parfumées mais excellentes aussi appelées Huckleberries. Dès que les
arbres se font moins denses, il y a des myrtilles partout. Elles se
présentent juste à la bonne hauteur des yeux pour que je ne puisse pas
m'empêcher de m'arrêter.
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Un petit coin entre les arbres me
permet de voir le paysage. |
Le soir, il y a beaucoup de monde dans le camp, nous sommes au moins huit.
Heureusement, pour une fois, il y a de la place.
Je suis réveillé dans la nuit par des bruits de papier dans ma tente. Dès
que j'allume ma lampe, je n'entends plus rien, dès que j'éteins çà recommence.
Il me faut plusieurs tentatives pour apercevoir le coupable, une minuscule
souris qui a fait un trou dans ma tente pour visiter ma poubelle. Je mets
la poubelle dehors et me rendors. Je ne serai plus embêté.

Le parcours est visible ici: |
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Nous partons vers 6 heures. C'est encore bien humide dans les bois et le
ciel est nuageux. Heureusement dans la journée le ciel s'éclaircit et
quand la densité des arbres le permet on peu commencer à apercevoir le
mont Adams.
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Le mont Adams dans les nuages. |
General Store à Trout Lake |
L'objectif aujourd'hui est d'atteindre Trout Lake où on devrait pouvoir se
réapprovisionner. Tout le problème comme d'habitude sera de trouver une
voiture pour nous amener jusque là. La route N° 24 qui doit nous y mener
ne semble pas très importante.
Nous avons de la chance. Le temps est beau et il y a beaucoup de
cueilleurs de myrtilles qui sont venus se garer près de l'endroit où nous
atteignons la route. Celle-ci est en terre et il n'y
passe pas grand monde. Nous sommes assez rapidement pris par un couple
avec deux jeunes enfants, très sympathique qui nous emmènent à Trout Lake.
C'est un petit village avec au centre un commerce qui vend un peu de tout
et loue une chambre dans l'arrière boutique pour 25$. C'est exactement ce
qu'il nous faut.
Ici, il semble que tout le monde vit des myrtilles, certains mieux que
d'autres d'ailleurs. Des indiens natifs et des Mexicains en famille
arrêtent leurs voitures devant le magasin pour vendre leur cueillette. Ils
les vendent 3$ le gallon (environ 1$ le litre) et le commerçant les revend
16$ le gallon. On en trouve partout, dans les tartes, les crêpes, les
pancakes etc.

Le parcours est visible ici: |
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Nous sommes reconduits sur le chemin par le gendre de l'épicière
accompagné de son fils avec son gros camion. C'est bien sympa.
La journée
est belle et le chemin monte. On va quand même s'élever de 700 mètres
avant de commencer à redescendre. S'il y a du soleil, il ne fait quand
même pas chaud, c'est idéal pour marcher surtout qu'il n'y a plus de
moustiques. Nous passons en vue du mont Saint Helens qui a explosé en 1980
en faisant près de 50 morts. Il a perdu lors de l'éruption 400 mètres d'altitude et a ravagé
toute la région. Heureusement que c'est une région très peu peuplée.
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Mont Saint Helens. |
Le mont Adams est resté dans les
nuages. |
En fin de matinée le temps se couvre et m'empêche de voir de près le mont Adams
à côté duquel nous passons. Il nous faut aussi traverser quelques torrents
assez importants mais par chance, chaque fois, il y a des troncs d'arbres
qui nous permettent de traverser sans se mouiller les pieds.
La journée se termine près d'un torrent dans un endroit bien agréable pour
camper.

Le parcours est visible ici: |
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Le bruit de la cascade a retardé mon sommeil.
Toutefois, la fatigue aidant j'ai fini par le trouver. Le matin, toujours à
cause de la proximité de l'eau, l'humidité de
l'air est importante et ce matin la tente est trempée avec la
condensation. Il faut plier mouillé. Toutefois le temps est beau et nous
partons vers 5h 30.
Quand la végétation le permet, il y a de belles vues
sur les mont Adams et Rainier. Nous entrons dans la Goat Rocks Wilderness
(l'espace naturel des rochers de la chèvre)
et nous passons le col Cispus Pass à 2000 mètres d'altitude. On retrouve
un peu la montagne et les arbres se font plus rares. C'est bien agréable.
Les ballades en forêt c'est bien mais plusieurs semaines d'affilés, c'est
trop.
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Le mont Adams. |
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Le col Cispus à 2000 mètres d'altitude. |
Les arbres se font plus rares avec
l'altitude. |
Cette belle journée se termine encore près d'une
cascade, mais cette fois nous avons la chance de trouver une place à une
centaine de mètres. Le spectacle de la montagne est superbe. Demain, nous
avons espoir de dormir à l'hôtel.

Le parcours est visible ici: |
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Ce matin encore, le ciel est bleu et à
mon avis, cette étape est une des plus belle du PCT. Le chemin passe très
haut sur les crêtes. Il est pierreux et glissant mais la vue est
superbe. Nous pouvons voir en même temps les monts Adams et Rainier. Nous
assistons au spectacle de troupeaux de chevreuils et de chèvres sauvages
avec leur long pelage blanc.
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Moi, devant le mont Adams. |
Ici le mont Rainier. |
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Mountain Goats. |
Mountain Goat (morte). |
Après quelques traversées de champs de neige au dessus
du Packwood Glacier, le chemin redescend et nous mène vers 17 heures au
bord de la Highway 12 près de White Pass (le col blanc). La route est
assez passante mais personne ne s'arrête. Il semble que plus on va vers le
nord plus le stop est difficile. Nous marchons au bord de la route jusqu'à
White Pass à quelques centaines de mètres où il y a une station service. En désespoir de cause, je
m'apprêtait à acheter un sandwich quand Ron m'appelle. Il avait discuté
avec un gars qui faisait le plein de son pick-up et celui-ci acceptait de
nous mener à Packwood. La chance nous souriait à nouveau.
Packwood est un petit village avec un hôtel et un
supermarché, juste de quoi nous satisfaire.

Le parcours est visible ici: |
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La nuit n'a pas été très bonne comme c'est généralement
le cas pour moi dans les hôtels. Mon lit était situé sous le climatiseur, ce
n'était pas la meilleur place.
Enfin, ce matin après un copieux petit déjeuner, nous
revoilà sur le bord de la route essayant d'apitoyer un conducteur. Au bout
de presque une heure, nous désespérons. Un camion s'arrête à une centaine de
mètres de nous et le chauffeur va prendre son petit déjeuner au
restaurant. Ron va discuter avec lui et revient en me disant qu'il nous
prendra si nous sommes encore là quand il aura fini.
Nous remontons à White Pass en camion.
Nous sommes de nouveau dans la forêt.
C'est est fini des beaux paysages. Le chemin est facile et la journée est
relativement courte. Quand j'arrive à l'endroit que nous nous étions fixé, Ron n'est pas là. D'habitude, il arrive avant moi et s'installe. Peut-être
s'est-il encore trompé. Finalement, le GPS m'est bien utile. Quand je me
trompe de route, je m'en aperçois rapidement sauf si j'ai la tête ailleurs
et que j'oublie de le regarder.
Je m'installe sur un bel endroit pour camper juste
après avoir traversé la Bumping River. Quelques temps après, Ron arrive.
Il s'était effectivement trompé.

Le parcours est visible ici: |
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Je pars de très bonne heure et j'assiste au spectacle
d'un troupeau d'une vingtaine d'élans qui paissent près d'un lac dans la
brume matinale. C'est superbe.
Il y a beaucoup de montées et de descentes, surtout des
montées d'ailleurs. Il fait chaud et le sac est lourd. C'est une longue
étape de cinq jours entre White Pass et Snoqualmie. La fatigue se fait
sentir et vers la fin de la journée le moral est en baisse.
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Le mont Adams s'éloigne. |
Nous passons près du mont Rainier (4400
mètres). |
Quand j'arrive au terme de la journée, je me sens
épuisé. Le poids du sac me fait mal au dos et j'ai souvent pris prétexte
de cueillir des myrtilles pour m'arrêter.
Il y a beaucoup de monde sur l'aire de camping et comme
nous sommes les derniers à arriver, nous n'avons pas les meilleurs places. C'est
l'inconvénient d'arriver tard. Il est 18h 15.

Le parcours est visible ici: |
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Ce matin le soleil est là mais on est en altitude et on
voit les nuages dans la vallée. Effectivement, au fur et à mesure que l'on
descend le brouillard nous enveloppe. Nous marchons toujours dans la forêt
et quand on est sur le flanc de la montagne qui reçoit le vent, le
brouillard se dépose sur les arbres et tombe en pluie. Par contre si la
montagne nous met à l'abri du vent nous marchons au sec et il ferait même
plutôt chaud.
Nous arrivons à notre point d'eau après 17 miles (27
km) et il n'est que 13h 30. Le prochain point d'eau est à 14 miles. Nous
remplissons donc nos bouteilles pour faire quelques miles supplémentaires.
Le campement s'établit ce soir sur une route en terre
qui semble abandonnée. Ron, pour se rassurer traîne un tronc d'arbre
en travers du chemin.
Avant d'entrer dans ma tente, comme il n'est pas encore
trop tard je fais une cueillette de myrtilles qui abondent ici.
Peu après être coucher une petite pluie s'est mise à
tomber mais elle cesse peu de temps après, par contre le vent s'est
levé.

Le parcours est visible ici: |
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Je plie ma tente mouillée ce matin encore. Nous partons
dans le brouillard et bien qu'il ne pleuve pas je suis trempé et
frigorifié peu de temps après à cause de la végétation très dense. Je
marche le plus vite possible pour essayer de me réchauffer.
Enfin vers 8h environ, le soleil fait son apparition et
je commence à sécher. Finalement ce sera une journée facile car le chemin
descend dans son ensemble.
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Le mont Rainier s'éloigne. |
Myrtilles. |
Quand vient l'heure de s'arrêter, j'arrive à Stirrup
Lake. Pour atteindre ce lac, il faut quitter le chemin et s'en éloigner
sur un peu plus d'un kilomètre à travers une végétation très dense. Quand
j'atteins le lac, Ron est très fier de me montrer une bouteille de vin
qu'il a acheté 10$ à un randonneur. C'est un vin de Californie, un
Cabernet Sauvignon produit par Francis Ford Coppola. Je ne savais pas qu'il était
aussi vigneron.
Le vin est excellent, l'endroit est merveilleux, il n'y
a même pas de moustiques. Il y a un peu de vent, ce qui permet de sécher
la tente avant d'y entrer.

Le parcours est visible ici: |
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Au réveil, j'entends, pas très loin d'ici le brame de
cerfs en rut. On se sent vraiment ici au coeur de la nature.
Comme hier, le début du parcours se fait en traversant
une épaisse végétation. Nous reprenons le même chemin qu'hier soir pour
retrouver le PCT mais ce matin, tout est trempé par la rosée. J'aurais dû
prendre mon vêtement de pluie. Heureusement comme hier, le temps se
réchauffe et je ne tarde pas à sécher.
Une chose commence à m'inquiéter aujourd'hui. Je n'avais jamais ressenti
cela depuis mon départ. Une vieille douleur au genou droit qui avait été
un problème pour moi il y a quelques années. Je pense que j'ai dû forcer
un peu trop ces derniers temps.
Enfin, suite à une longue descente sur un sentier
facile, j'arrive en vue de Snoqualmie Pass. C'est la station de sports
d'hiver la plus proche de Seattle, le long de l'Interstate I90. Longtemps
avant d'arriver on voit le grand bâtiment au toit rouge de la station.
Approchant de la civilisation, je sors mon téléphone portable et je peux
enfin téléphoner en France. Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas
eu de nouvelles. Pour la famille c'est la fin des vacances et tout le
monde est rentré à la maison et s'apprête à retourner au travail. Je ne
sais plus qui a dit : "Qu'il est doux de ne rien faire quand tout s'agite
autour de soi!". J'apprécie.
Arrivé à Snoqualmie, comme d'habitude, tout commence par un bon
repas au restaurant.
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Snoqualmie Pass. |
Le coin des randonneurs du PCT. |
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C'est pour moi tout çà! |
Il y a aussi un hôtel où nous prenons une chambre,
internet et un petit magasin où on peut s'approvisionner.

Le parcours est visible ici: |
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La nuit a été bonne. Hier, peu de temps après m'être arrêté
de marcher je n'avais plus mal au genou mais ce matin, après un ou deux kilomètres, la
douleur reprend. Je suis un peu inquiet pour la suite. La douleur est
supportable mais il ne faudrait pas que ça empire.
Le temps est beau et le chemin monte pas mal. Je suis
toujours ralenti par les myrtilles. Le soir vers 17h 30, je vois une
flèche dessinée sur le chemin indiquant une direction vers la gauche avec
les deux lettres J M. Je suis surpris. C'est Ron qui a dû dessiner ça pour
m'indiquer qu'il est parti camper par là. Nous ne sommes pourtant pas
arrivé à notre point de destination. Je prends le chemin qui descend vers
un lac et je retrouve Ron avec deux autres randonneurs. Ils m'expliquent
qu'il y a un incendie dans le fond de la vallée dans la direction où nous
allons. Ils ont peur de se mettre en danger et veulent rester près de ce
lac.
J'ai bien vu un peu de fumée monter de la vallée mais n'y
ai rien vu d'inquiétant, surtout que dans ce coin, ce n'est pas la
sècheresse qui règne. Je pense que Ron étant originaire du sud de la
Californie est un peu obnubilé par les incendies de forêt qui sont
gigantesques dans cet état.
Nous campons donc là près de Spectacle Lake.

Le parcours est visible ici: |
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Après une courte remontée sur le chemin puis une
descente dans la vallée, j'atteins l'endroit où l'incendie fait rage (un
léger panache de fumée). Il y a une affiche accrochée à un arbre datant du
mois de juillet et indiquant une déviation pour éviter la zone
brûlée. Rien de bien inquiétant donc.
Le temps est superbe et le chemin est assez facile.
Malheureusement, mon genou me fait toujours souffrir et ça ne s'arrange
pas. Il faudrait que je prenne quelques jours de repos.
Sur le chemin, je croise un curieux groupe qui se
repose, un couple de randonneurs qui font porter leurs bagages par trois
lamas. Il m'ont dit qu'il était bien agréable de ne rien porter mais qu'en
contrepartie ils ne pouvaient guère faire plus de dix à 12 miles par jour
alors que la norme moyenne est de vingt.
L'étape se termine au bord de Deep Lake, un coin bien
tranquille.

Le parcours est visible ici: |
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Au fur et à mesure que j'avance, j'ai de plus en plus
mal et quand j'arrive aux alentours de Deception Lake (çà ne s'invente
pas), je prends la décision de m'arrêter. Ce soir, il me resterait encore
une dizaine de jours à marcher et environ 300 km.
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Deception Lake. |
Vue sur Glacier Peak 3200 mètres. |
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Glacier Lake et au loin, Glacier Peak. |
Mon hôtel à Skykomish. |
Quand j'ai eu pris cette décision, je me sens comme
soulagé. Après presque quatre mois et demi dans la nature, souvent sans
confort, avec la faim, la soif, le mal au dos, aux pieds et bien d'autres
choses encore, j'aspire à retourner à un mode de vie plus civilisé.
Je termine donc en faisant du stop pour arriver à
Skykomish, un petit village au bord d'une voie de chemins de fer avec un
hôtel-restaurant.
Bien des gens me diront que c'est dommage d'arrêter si
près du but mais mon but n'était pas principalement de faire 4300km. Ce
n'était pas un challenge. Je souhaitait plus simplement vivre dans
la nature et rencontrer des gens. C'est chose faite.
Si je devais dire quels sont les inconvénients d'une
telle aventures, avec le recul, j'en donnerais deux. Le premier est
certainement que cinq mois, c'est très long. Le deuxième est en rapport
avec le parcours lui-même. Si, en gros, la première moitié du parcours se
fait dans le désert et la montagne où la vue est très dégagée, la deuxième
moitié se fait principalement dans la forêt où le regard se perd parmi les
arbres à quelques dizaines de mètres. Pendant des jours, voire des
semaines, le spectacle alentour est toujours le même.
Si je devais par contre donner tous les avantages que
j'en ai tirer, je pense que la liste serait longue. D'abord pour nous,
français, c'est un dépaysement total, dans un pays à la culture très
différente. Ensuite c'est l'occasion de découvrir des paysages merveilleux
en traversant des régions aussi différentes que les déserts du sud de la
Californie, les montagnes enneigées de la Sierra Nevada, la chaîne des
Cascades et ses forêts immenses. J'ai rencontré aussi toutes sortes de
gens, des riches, des pauvres, des jeunes, des vieux. Il n'y a pas d'âge
pour randonner.
La randonnée est aussi une activité qui me plait
beaucoup. Hormis le fait que dans le cas précis, il m'a fallu prendre
l'avion, je peux pratiquer cette activité sans culpabiliser. C'est un
moyen de transport très écologique. Je pense que si ma santé le permet
toujours je reprendrai bientôt le chemin.
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